Silence...

Fermer la porte.

S'asseoir. Rester dans l'ombre de l'appartement, à peine éclairé par les lampadaires de la rue.

Souffler. Ecouter le silence.

Ne pas bouger pendant de longues minutes.

S'engouffrer dans ce silence.

Evacuer le bruit de la journée.

Un bruit assourdissant débuté 18 heures plus tôt.

Un bruit incessant. Qui envahit. Qui bouffe.

Sans discontinuer.

Qui rend chaque tâche mécanique.

Le bruit des téléphones. Des touches du clavier. Des doigts pianotant sur un portable. Des pieds qui s'agitent sous un bureau. Des télé branchées sur les chaînes d'info. Des conversations feutrées. Les autres plus véhémentes. Les discussions, pour un titre, une photo.

Du bruit. Encore.

Une rythmique de marteau-piqueur. Qui attaque. Maintient aussi le corps dans une forme d'énergie s'essoufflant au gré de la journée.

C'était mardi. Il était 21H30. Fermer la porte. Et écouter le silence.

Sortir de la torpeur

S'emplir de ce silence.

Celui de la mer.  Assise sur la proue, les pieds dans le vide. Une main accrochée à une drisse.

Celui d'une tête sous l'eau à chaque brassée. Et n'entendre que son souffle...

Celui d'un vestiaire avant le combat. Puiser dans cet espace temps avant d'entrer sur le ring.

Celui d'un clap de tournage.

Silence.

C'était le mardi 10 mars.

 

Comments

[burlotte sandrine]

:-(