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Le blog d'Eva Roque

Débardeur en coton et 110m haies

Débardeur en coton et 110m haies

Certes, la cérémonie d'ouverture n'a lieu que vendredi. Mais les JO, ça commence déjà.

A Rio, avec le foot féminin dès aujourd'hui.

Bizarrement, personne de la bande des contributeurs de notre opération "Tous à Rio, surtout moi mais avec vous aussi un petit peu"  ne m'a encore parlé de cette discipline. Qu'importe.

Les JO, ça commence aussi ici. Là. Sur le blog. Grâce à vous.

Dans un excès de bienveillance absolue, j'ai accepté de publier en premier le papier de notre Belge de service, en l'occurrence Philippe Vercruyssen (@PhiPhilippe sur Twitter).

Retour en 1976. Montréal. Guy Drut évidemment.

 

 

La bafouille de Philippe...

"Autant comme vous le savez peut-être, j'aime pas le foot, autant les J.O m'ont toujours passionnés, aussi loin que je m'en souvienne.

 

Des émotions, y'en a eu à la pelle : Carl Lewis et ses quatre médailles d'or à Los Angeles, Ben Johnson disqualifié pour dopage à Séoul, l'Empereur Bubka qui enquillait les records du monde à la perche et les chèques d'un million de dollars qui allaient avec, Florent Manaudou qui explose le 50 mètres libre à Londres, l'émotion de sa soeur qui lui saute dans les bras, et une Belge quand même : Tia Hellebaut qui gagne la hauteur à Pékin sur un coup tactique que ses adversaires n'avaient pas vu venir.

 

Mais ma première grande émotion aux J.O remonte plus loin. J'avais 8 ans. En 1976.

 

Finale du 110 haies hommes. C'était le temps des débardeurs en coton et des shorts qui nous paraissent ridicules maintenant. C'était le temps où les sprinteurs n'étaient pas encore bâtis comme des colosses pour pouvoir plus tirer sur les bras.

 

Au cinquième couloir, y'a un mec assez grand, mince, blond et tout frisé. C'est Guy Drut, qui a dû faire un bon temps pendant les qualifs, sinon il serait sur les extérieurs.

 

Ca va vite un 110 haies. Vers les 13 secondes à l'époque. Coup de pistolet du starter. Guy (je vais l'appeler comme ça) ne prend pas un bon départ. Il est vite 5ème, mais à la troisième haie, il accélère, accélère et accélère encore jusqu'à rattraper Casanas, largement en tête.

L'arrivée est très serrée. Pas encore d'hyper-ralentis télévisés à l'époque.

On va donc à la photo finish. Dans l'extrait que vous trouverez ci-dessous, on voit les gens de chez Longines développer en vitesse la pellicule (oui, argentique), foncer chez les juges qui détermineront que c'est Guy qui a gagné.

 

Mais cette partie "off", à la télé, on ne l'a pas vue. Je me souviens des images sur Guy, plein cadre, qui tournait en rond dans la zone d'arrivée, en cherchant du regard quelqu'un dans les tribunes, sans doute son entraîneur. De cette attente interminable. Et puis Guy qui se pointe du doigt. Qui demande "C'est moi ?" en écarquillant les yeux. Qui redemande "C'est sûr, hein ?". Et qui explose de joie.

 

Et moi qui suis heureux, pour lui.

 

C'est certainement - mais inconsciemment - ce qui me fera faire 8 ans d'athlétisme en club deux ou 3 ans plus tard.

 

Merci Guy ! "

 

PS : Donc, nous connaissons désormais l'âge de Philippe. Nous savons qu'il a fait 8 ans d'athlétisme mais qu'a priori il n'a pas participé aux JO. Qu'il est belge et qu'il a donc réussi à nous parler d'une compatriote que j'adore par ailleurs. Et pour les images de cet exploit, c'est juste là. En dessous. En dessous du visage de Tia.

 

 

 

Tia Hellebaut

Tia Hellebaut

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